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Les deux terrains retenus pour l’Atelier Haut-Adour présentent des configurations différentes d’acquisition de données : l’un en piémont de vallée étant sous le couvert de bois, le Bédat de Bagnères-de-Bigorre, l’autre à découvert en moyenne montagne, les estives de Campan.

En piémont de vallée, le grand parc Vallon de Salut et Bédat, classé par le Ministère de l’Environnement (2007), comprend le champ captant karstique fournissant en eau thermo-minérale la station thermale qu’il enveloppe. Dès la deuxième moitié du XVIII siècle, le vallon pastoral où coule une source vauclusienne est transformé en promenade rousseauiste menant à de nouveaux thermes. Au-dessus, le mont du Bédat, boisé à partir de la fin du XIXe siècle, reçoit une pépinière, un arboretum accompagné de sentiers à énigmes et d’une fontaine paysagée dont les eaux vont se perdre dans une grotte voisine. Les 244 hectares de ce grand parc sont aujourd’hui en butte à de nombreux aléas liés au retrait du pastoralisme, au réchauffement climatique, aux tempêtes, mais aussi à ceux liés à la gestion forestière et l’avancée d’une carrière d’extraction de granulats. Une cartographie et une iconographie abondante, des almanachs du curiste, des articles de la Société Ramond documentent ce parc dont une résolution sol de la couverture LiDAR renouvelle l’approche topographique en révélant les karsts et leurs avens. Ce terrain, sous couvert forestier, permet une série d’ateliers divers tant aux degrés des outils que des thèmes pédagogiques nourris par la diversité et la discrétion des embellissements et bouleversements qu’il propose à l’observation.

En moyenne montagne, les estives de Campan permettent d’embrasser d’un regard le grand paysage pastoral dont elles sont le fruit. Un ensemble de canaux amenant autrefois l’eau des rivières vers les prairies cultivées en contre-bas marque encore les crêtes et les versants des moraines glaciaires de moyenne altitude. Ponctuant les pelouses, on y trouve les ruines des cabanes groupées en courtaous pour l’élevage saisonnier. Ce paysage ancestral est en mouvement : des canaux sont toujours en eau, un courtaou a été reconstruit sous sa forme ancienne, une cascade restaurée, des refuges sont entretenus. Montant de la vallée et de la plaine à la belle saison, les troupeaux vaquent ici en libre pâture. Pour autant, le boisement spontané progresse sur ces vastes pelouses parcourues par les va-et-vient des animaux sauvages, des hommes et leurs véhicules motorisés. Ici éleveurs, habitants et gens de la plaine s’investissent dans l’entretien de ces estives dont les évolutions s’observent également à partir des photos aériennes, des images satellitaires et la récente couverture LiDAR révélant de façon exhaustive la fine topographie de cette moyenne montagne. Damassé de traces d’hier comme d’aujourd’hui, ce terrain à ciel ouvert prédispose ainsi à l’évolution des drones alors que différents cadastres, cartes topographiques et relevés GPX sont disponibles sous forme du SIG géohistorique Haute-Bigorre.

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