Le projet > Des rencontres autour de la géohistoire

L’atelier Haut Adour prend place dans un cycle de rencontre autour de la géohistoire mis en place par le Consortium de l’IR*Huma-Num Projets Time Machine (Cst PTM) et par le groupe de travail “Systèmes de peuplement sur le temps long“ du Labex Dynamite.

Il s’agit de la troisième rencontre après une première itération à l’abbaye de Royaumont et une deuxième au château de Ligoure.

Durant ce cycle, il s’agissait d’interroger l’utilisation de la dimension spatiale dans les sciences historiques. Cette dimension possède aujourd’hui une place toute particulière dans le contexte de la multiplication et de la massification des pratiques numériques où les systèmes d'informations géographiques (SIG), le geoweb, le web de données, l’IA et bien d’autres technologies nous offrent des outils et des standards pour construire, traiter et diffuser nos données de manière interopérable sur le web.

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Il y a là des enjeux multiples pour nos travaux personnels, pour notre communauté académique et pour nos sociétés.

Devant un écosystème technologique en foisonnement permanent, il s’agit de prendre du recul et d’analyser ces outils qui sont aussi porteurs d’idées, de projets sociaux, d’utopies, d’intérêts économiques, de modèles dominants conscients ou non car ils participent de systèmes socio-techniques qui façonnent la recherche. Les transformations de nos pratiques et de nos savoir-faire qui ne sont pas que techniciennes et sont autant des constructions dont nous sommes acteurs que des évolutions que nous subissons. Elles remettent au centre de nos approches, comme un nouvel enjeu, des principes de mutualisation qui doivent être construits sur des  pratiques critiques, partagées et interopérables.

L’idée globale de ces ateliers est donc de réunir une communauté autour des outils numériques et au-delà des cercles strictement académiques pour échanger autour des savoir-faire, de créer de l’échange, du partage, du réseau… en d’autres termes de construire de manière critique du commun.

Cette réflexion/action est d'autant plus stratégique que pour ne prendre que le domaine des représentations cartographiques, la façon dont se conçoivent et se fabriquent aujourd'hui les cartes hors et au sein du milieu académique bouleverse les catégories les plus stables de la cartographie classique : public, auteurs, techniques de conceptions, modes de consommation, canaux de décision, sémiologie… La place éminente que jouent les interfaces et l’organisation de l’information numérique tout comme l'arrivée de technologies regroupées sous le terme générique d'IA invite à repenser toute la chaîne opératoire de la production de l’information dans les sciences historiques comme dans d’autres disciplines des sciences humaines et questionne la notion même de carte et celle du rôle des différents intervenants.

Il ne s'agit plus seulement de placer des informations historiques sur une carte géographique mais de produire une représentation géographique du savoir historique au sein duquel sont mobilisées des compétences multiples (académiques, citoyennes, savantes, algorithmiques…), des questionnements complémentaires et dont les résultats aujourd'hui numériques et interopérables sont potentiellement mobilisables, et re-mobilisables bien au-delà du cercle de spécialistes qui les ont produits.

S’appuyer sur ce raisonnement relatif à la carte et l’étendre à nos différentes pratiques c’est  aujourd’hui réfléchir à nouveaux frais aux fondements pratiques d’une nouvelle géohistoire associant milieux académiques et démarches citoyennes, et ré-articulant données et savoirs sur les espaces-temps.

Nous nous proposons donc d'explorer durant une semaine intensive de travail associant pratiques et réflexions, les différents aspects liés aux données géohistoriques et à ses outils de traitement dans le contexte numérique de la science ouverte et de la science participative. Il s’agira comme pour les éditions précédentes de se positionner à l’interface entre des terrains, des pratiques, des savoirs-faire et des approches analytiques. 

Cet exercice associant savoir-faire et dimension réflexive sera mené dans le contexte des problématiques du lieu de notre atelier le Haut-Adour (Haute-Pyrénées) autour d’un objet structurant : l’eau et les dispositifs gravitaires qui lui sont associés. La question de l’eau, dans toute sa complexité (réseau, lieu, variation dans le temps, cycles, terrain, documentation, contextes environnementaux, sociaux, culturels…) a pour avantage de couvrir de très nombreux aspects de nos questions et pratiques.

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